Chers amis,
Je reprends la plume aujourd’hui après plusieurs mois de silence pour vous souhaiter à tous une très bonne année 2016.
Je n’aimais pas beaucoup cette tradition de présenter des vœux chaque année car je la trouvais assez hypocrite. Au final, on change d’année, mais c’est simplement un chiffre qui change. Les gens en eux même ne changent pas profondément, on reste dans les mêmes galères, avec nos mêmes soucis.
2015 aura été une année en demi-teinte pour moi.
J’ai commencé l’année en partant initialement pour six mois en Ecosse en fin Janvier. C’était un challenge que je voulais relever au moins une fois dans ma vie, pour voir une autre culture. Si j’ai beaucoup aimé mes collègues, et les écossais en général, j’ai détesté cette expérience. Je l’ai très mal vécu, et je me suis sentie incomprise par ma famille qui ne voyait que le bel effet que ça ferait sur mon CV, sans considération du reste. Plus, on me mettait la pression pour que je signe à nouveau pour 3 ans minimum d’étude. J’ai fait une dépression qui aura eu l’avantage de me faire perdre 23 kilos.
Je suis rentrée finalement au bout de cinq mois en fin juin, ce qui m’a apaisé, mais uniquement pour quelques jours. J’ai été profondément déçue et blessée par des amis, et une en particulier, qui comptait énormément pour moi, mais pour qui vraisemblablement je ne comptais pas tant que ça, et vu l’importance que j’accorde à ma relation avec mes amis j’ai mis énormément de temps à m’en remettre. A vrai dire, je ne sais même pas si je suis déjà remise aujourd’hui.
En octobre j’ai recommencé à subir des pressions familiales, qui finalement ont réussi à me rendre malade nerveusement, mais également physiquement. Je suis donc partie en novembre en Floride avec Mickaël à moitié cassée, mais j’ai essayé du mieux que j’ai pu de profiter de notre break de 3 semaines. Ça a été difficile, mais j’y suis plus ou moins arrivée. Biensur, il y a eu quelques larmes que je n’ai pas pu retenir malgré tout, mais dans l’ensemble, j’ai réussi à faire bonne figure. J’ai été malade tout le séjour, mais j’ai toujours gardé mon sourire pour mon homme. Un dauphin a essayé de me bouffer la jambe, mais j’ai également toujours gardé mon sourire, malgré la douleur que je ressentais, malgré les craintes que j’avais que ça soit plus grave qu’il paraissait. Comme toujours mes 2 mots favoris étaient « ça va », même si je souffrais le martyr au plus profond de moi.
Et puis il s’est passé un truc magique, Mickaël m’a demandé de l’épouser. J’ai été sur un nuage, je m’y attendais pas du tout. J’étais heureuse, c’est la chose que je veux le plus au monde. C’était le 12 Novembre, et je n’avais qu’une hâte, le partager avec mes amis et ma famille.
Je l’ai annoncé le 13 Novembre, le matin pour nous, l’après-midi pour eux. J’étais heureuse de les voir heureux pour nous, je nageais dans le bonheur… jusqu’à ce que la vie me ramène douloureusement à la réalité en frappant ma chère France d’attentats. Une fois de plus, l’apaisement aura été de courte durée. Et étant revenue sur terre, je réalise que cette demande en mariage allait en fait me pourrir encore plus la vie qu’avant.
Quand nous sommes rentrés en France, j’étais toujours malade, encore plus que quand nous étions partis. J’avais eu une surinfection, et alors que je commençais à récupérer, ce que je craignais a fini par arriver. Cet évènement si heureux qu’est la préparation d’un mariage s’est changé en cauchemar vivant à cause du poids de ma famille. Des mots très blessants ont été dit à mon encontre ou a celui de Mickaël, on a essayé de me manipuler mentalement, et ils ont presque réussi à me convaincre que la meilleure chose à faire était de le quitter, tout ça juste parce que nous ne voulons pas nous marier en afrique, nous ne voulons pas 800 inconnus à notre mariage, nous ne voulons pas nous marier sans nos amis, nous ne voulons pas être étrangers à notre propre mariage. Je vous le donne en mille, j’ai refais une dépression, et ça dure depuis presqu’un mois maintenant.
2016 a débuté depuis 3 jours, et cela fait 3 jours que je suis… malade, en plus d’être déprimée. Rien ne change, comme je le disais au début.
Je ne sais pas comment appréhender cette année car je sais qu’elle sera compliquée. On va me mettre la pression sur le mariage, on va me mettre la pression pour que je reprenne mes études ou que j’aille bosser à l’étranger même si j’en ai pas du tout la moindre envie.
Pour 2016, tout ce que j’aimerais, c’est qu’on me laisse tranquille pour une fois, qu’on me laisse vivre.
Je me sens comme Raiponce dans sa tour, et je n’attends qu’une chose, devenir Elsa dans sa montagne.
Pour 2016, je veux une renaissance, une nouvelle vie, je veux être heureuse, tout simplement.